Qu'est-ce que c'est que la composition et pourquoi est-elle si importante dans le dessin?
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Le dessin est une compétence complexe. Il faut apprendre des choses comme la dextérité manuelle, les techniques de crayon, la précision, la perspective, le geste, l'anatomie, la lumière, l'ombre... Mais même si on maîtrise tout, même si l'image a tous ces éléments en place, il est possible que quelque chose ne fonctionne pas. Ce facteur insaisissable s'appelle composition.
Une mauvaise composition peut même anéantir l'impact de l'illustration la plus travaillée. Pourtant, ce sujet est souvent bâclé dans les cours de dessin, n'offrant que quelques exemples de compositions bonnes et mauvaises, et laissant tout à notre intuition.
Dans cet article, j'aimerais approcher la composition d'une façon plus pratique. Qu'est-ce que c'est, vraiment? Il s'agit de quoi? Et, surtout, comment pouvons-nous être sûrs que notre composition marchera comme prévu avant de placer la première ligne, au lieu de ne la voir qu'après que tout est fini ? Continuez à lire et je vous répondrai à toutes ces questions.
Qu'est-ce que c'est que la composition et pourquoi est-elle si importante ?
Pour simplifier autant que possible, la composition est un arrangement des éléments qui nous fait les voir comme un ensemble. Toute oeuvre a une composition quelconque. On la crée consciemment ou par accident, mais l'on ne peut pas créer un dessin sans elle.
Dans un sens plus pratique, la composition est la relation entre les éléments de l'image. Et cette relation, pas les éléments, c'est ce que nous remarquons en premier. En même temps, elle est invisible en réalité. C'est comme le squelette d'une créature vivante —on ne peut pas voir les os mais le corps a l'aspect qu'il a grâce à eux. Sans le squelette, il n'y aurait pas de forme.



Pourtant c'est la forme ce que nous voyons, et si on essaie de ne dessiner que la forme, on obtient un résultat peu naturel. On peut créer accidentellement une forme qui semble correcte, mais lorsqu'on est conscient de l'influence du squelette, on augmente les chances de le faire.
C'est pareil avec la composition. Nous pouvons essayer de deviner comment placer les éléments de l'image et espérer pour le mieux, mais nous pouvons aussi apprendre ce qui fait qu'une oeuvre soit belle et utiliser ce savoir à notre avantage.
Une bonne composition est une question d'équilibre. Trop est aussi mauvais que trop peu. Si votre dessin est un plat, la composition et l'assaisonnement. On peut passer tout le temps du monde à la cuisine, mais si on emploie les assaisonnements incorrects, tous les efforts seront anéantis. Mais que signifie "correct" ? Et quels sont les "assaisonnements" de la composition?
Quels sont les éléments de composition dans le dessin?
Étant donné que la composition est une relation, il faut qu'il y ait au moins deux éléments pour qu'elle existe. Cette relation entre eux peut se baser sur de nombreux facteurs, ce qui rend cette question si compliquée. Attaquons-nous à eux, l'un après l'autre.
Encadrement et espace négatif
Même si la composition demande au moins deux éléments pour qu'elle existe, on ne peut pas éviter de créer de la composition lorsqu'on dessine un élément. Il y aura toujours une relation entre cet élément et le cadre.
"Cadre" ne fait pas seulement référence aux cadres richement ornementés des peintures traditionnelles. Le cadre est le bord de l'oeuvre. Même si on ne s'en occupe pas du tout, le cadre est créé par les bords de la feuille de papier ou, si on en prend une photo, par le cadrage.
Autrement dit, le cadre est une frontière entre ce qui fait partie de l'oeuvre et ce qui n'est fait pas partie. Cette frontière devient une partie de la composition dès que on dessine quelque chose dedans —c'est le mini-univers de notre oeuvre. Lorsqu'on montre une oeuvre à quelqu'un, ses yeux regardent tout le cadre comme un ensemble, indépendamment d'où se trouve vraiment le dessin.



Là nous arrivons sur la question de l'espace négatif. Dans l'image, on ne voit pas que ce qui est dessiné, mais aussi ce qui ne l'est pas. La surface entre le dessin et le cadre n'est pas "rien". On le voit, même s'il n'a pas été créé consciemment. Et même si on ignore cette partie, elle s'ajoute à la signification de l'image et influence notre perception de celle-ci.



Exemples
Ici, le dessin est minuscule comparé au reste de la surface de l'oeuvre. Le spectateur verra beaucoup d'espace et le sujet. Au fait, l'espace est la vedette de cette image ! Si c'est cela ce qui était recherché, cette composition n'a rien à reprocher — elle montre l'insignifiance du sujet, ce qui peut être utile. Si ceci n'était pas votre but et vous vouliez que le sujet soit la vedette, c'est raté.



Voici la situation contraire. Le sujet prend presque tout l'espace et, par conséquent, il devient l'espace. Le sujet ici est, en fait, une illustration, et pas un sujet de l'illustration. Ses détails deviennent les sujets.



Ici le sujet semble essayer de sortir de l'illustration. Le spectateur va voir une grande quantité d'espace vide et un sujet qui n'est pas intéressé à se montrer. Est-ce bon ou mauvais? Encore une fois, c'est une question d'intention.



Exercice
Pouvez-vous rendre ces compositions plus intéressantes ? Astuce : il n'y a pas une seule solution pour chacune.



Contraste
La composition peut s'expliquer principalement en montrant la comparaison entre les éléments. Le contraste est une mesure de leur différence. C'est très important parce que nous voyons par comparaison : nous comparons l'espace blanc avec les lignes foncées pour voir un dessin.
Le contraste rend intéressant parce qu'il attire notre attention. Il sépare deux éléments, en nous les faisant regarder individuellement. Les images ci-dessous ont le même nombre d'éléments, mais celle de droite a un contraste plus élevé. Quelle composition vous semble plus interessante ?



Lorsqu'on regarde une image, on compare plusieurs traits des éléments pour les grouper visuellement et obtenir une réaction plus rapide. Plus le contraste est élevé, plus facile devient un tel groupement et il satisfait plus. De nombreuses caractéristiques peuvent être employées pour mesurer le contraste :
- Taille (gros vs. petit)
- Forme (pointu vs. émoussé, rectangulaire vs. rond)
- Ombrage (foncé vs. clair)
- Teinte (rouge vs. vert, bleu vs. orange)
- Matériels (brillant vs. mat)
- Sujet (un grand méchant loup vs un bébé, nature morte vs. mouvement)



Nous pouvons utiliser toutes ces caractéristiques pour créer du contraste dans notre composition. Cependant, il y a un piège, ici. Le contraste a besoin d'équilibre pour qu'il marche. Trop de choses différentes en deviennent une : chaos. Trop peu deviennent une chose aussi : ordre. Pour réussir un effet naturel, il faut équilibrer le chaos et l'ordre.



Le contraste est si puissant parce qu'il a un sens évolutif —il nous fait voir la tête d'un lion dans une mer d'herbes hautes ou un seul fruit rouge parmi le vert feuillage. Il attire notre attention sur ce qui est important. Et voici comment vous devriez l'utiliser dans votre composition : pour attirer l'attention sur ce qui est important.
Bien entendu, ceci implique qu'il faut décider ce qui est important et ce qui n'est qu'arrière-plan. Après cela, il n'est question que de leur donner des caractéristiques opposées. Ce n'est pas nécessaire de les utiliser toutes ou de les faire opposées. Il s'agit d'un choix stylistique — le réalisme n'aime pas l'exagération, mais les bandes dessinées s'épanouissent avec elle.



Exemples
Chacun de ces objets serait sans intérêt s'il était placé par séparé. Ensemble, ils créent une relation et c'est ce que nous voyons — pas deux objets, mais une échelle de grandeur.



Ici l'échelle de grandeur se perd. Trop de contraste mène au chaos et crée un motif désordonné au lieu d'une scène.



Mais le chaos peut être un très bon arrière-plan pour un élément important que nous voulons montrer. Il n'a qu'à se distinguer assez du chaos pour être vu en premier lieu et rendre l'arrière-plan insignifiant.



Exercice
Parmi ces compositions, laquelle est intéressante et laquelle ne l'est pas ? Pourquoi?



Rythme
Nous disons souvent que la composition a trait à l'arrangement des éléments — la position des uns par rapport aux autres. Mais y-a-t'il des arrangements corrects et incorrects ? Pas exactement, mais une chose est sûre : certains arrangements ont une signification pour nous.
Le rythme est un raccourci visuel pris par notre cerveau. Si certains éléments suivent un rythme, il n'est pas nécessaire de les regarder tous l'un après l'autre : une rangée de barres est une clôture, un "nuage" de feuilles est une couronne d'arbre, etc. Mais nous saisissons aussi des allusions plus subtiles en séparant les objets naturels (« comme ils devraient être ») de ceux qui ne sont pas naturels (« comme quelqu'un les a faits »).
Le rythme crée un contraste de différente sorte. Dans cette image, la petite fleur attire notre attention non seulement parce qu'elle est petite comparée aux grandes, mais parce qu'elle casse le rythme. Il transforme « une rangée de fleurs » en « une petite fleur parmi des grandes ».



Mais il ne s'agit pas seulement de contraste. Le rythme nous fait voir ce qui n'était pas vraiment dessiné. Une rangée de pierres veut dire que quelqu'un les a mises ainsi. Un "nuage" de feuilles sur un arbre veut dire qu'elles appartiennent à la même plante. Des éléments qui vont dans la même direction veulent dire qu'ils sont propulsés par la même énergie (aussi bien le vent que la peur).
Ceci renseigne plus sur l'image. Et ce renseignement ne devrait être accidentel parce qu'il augmente l'impact de la composition. Il suffit de regarder : un simple dessin avec pour titre « poissons qui nagent » peut devenir « aller à contre-courant » rien qu'en cassant le rythme.



Exemples
Le rythme brisé d'une clôture cassée attire tout de suite notre attention . Que c'est-il passé ? Était-ce un troupeau de vaches folles ou rien qu'un fermier ivre sur un tracteur ? Une histoire est dévoilée rien qu'en cassant le rythme.



Dans cette composition, il s'agit de l'ordre. C'est intéressant car les tailles contrastent, mais nous voyons autre chose : c'est créé et contrôlé par l'homme à 100 %. Tout dérive vers le chaos, mais ici quelqu'un ne cesse d'arrêter cette tendance.



Voici une situation similaire, avec des arbres plantés. Cette composition est simple et, au même temps, ce rythme prévisible dégage une certaine beauté.



Exercice
Que vous racontent ces compositions ?



Points focaux (points d'intérêt)
Votre dessin n'est pas qu'une série de lignes aléatoires. Elles sont sensées avoir une signification, mais même le message le plus étonnant sera altéré s'il est mal lu, par exemple, lorsqu'il est lu depuis la fin.
La composition peut servir à faire voir au spectateur exactement ce que nous voulons qu'il voie, dans l'ordre exact le plus efficace que nous choisissons pour que le message soit compris. Si on ne tient pas compte de ça, le spectateur peut avoir une première impression complètement erronée et laisser tomber l'oeuvre avant de comprendre son vrai sens.
Lorsqu'on observe une image, on cherche d'abord des choses à regarder. L'ordre pour regarder est important car même si cela prend quelques millisecondes pour tout voir, dans la nature un milliseconde peut être une question de vie ou mort. Nous voulons nous assurer que nous voyons d'abord les éléments les plus importants.
Lorsqu'on planifie une composition, il faut décider quels sont « les éléments les plus importants ». Après, le contraste peut servir à les faire ressortir et le rythme à créer un chemin pour que le spectateur les regarde selon un certain ordre.
Exemples
Examinons à nouveau l’exemple précédent. Toutes les lignes nous mènent vers le centre. On regarde là avant de remarquer la route ou les arbres. Peu importe ce qu'on met là, il va être remarqué en premier.



Ici c'est plus subtil parce que toutes les lignes du rythme se trouvent à l'intérieur du corps de l'animal. Les yeux glissent tout le long sans rencontrer aucun point où s'arrêter. Cela augmente la sensation de mouvement.



Voici un exemple où le contraste fait regarder la grande figure en premier. Après, en cherchant à se renseigner complètement, on regarde là où la figure regarde.



Exercice
Que remarquez-vous en regardant ces exemples ? Comment bougent vos yeux ? Pourquoi ?



Comment créer une composition intéressante
Maintenant vous savez ce que c'est que composition et comment y trouver des défauts. Mais cela ne sert à rien de finir un dessin et de découvrir alors qu'on a laissé trop d'espace négatif ou que le rythme fait que le paysage semble créé par l'homme. Voilà pourquoi il faut réfléchir à la composition avant de tracer la première ligne.
Mais comment le faire si on n'est pas encore certain de ce qu'on va dessiner ? Les plans ont tendance à tout rendre rigide et ennuyeux, et la spontanéité ne peut pas être du tout planifiée. Voyons comment y rémédier
Dessins vignettes
On n'a pas besoin de créer un dessin fini pour juger sa composition. Remarquez que je n'ai pas vraiment mentionné des détails dans la partie théorique. C'est parce qu'ils n'ont pas d'importance en composition. C'est ce que l'on voit en dernier dans l'image, bien après que l'on comprenne ce qu'on regarde.
Voilà pourquoi il n'est pas nécessaire de finir un dessin pour voir l'impact qu'il crée. Il ne faut que le cadre, le contraste, le rythme et les points focaux. Et cela peut être esquissé assez vite pour voir comment les éléments fonctionnent ensemble !
Cette méthode est appelée dessin vignette. Une vignette est une version miniature d'une oeuvre que l'on voit souvent avant d'ouvrir la version originale. Les détails ne se voient pas dans la vignette, mais on voit tout ce qui est le plus important pour l'image.



Pour créer des vignettes, dessiner d'abord une série de cadres qui seront des versions miniatures du cadre visé (par exemple, des petits rectangles avec les proportions de la feuille de papier. Puis esquisser une version très générale du dessin. Formes simples, silhouettes simples, ombrage simple —c'est tout ce qu'il faut pour voir si la composition fonctionne de la façon souhaitée. On peut aussi expérimenter librement sans perdre du temps.



Consultez le lien suivant pour en apprendre davantage sur les dessins vignettes:
« Fantôme de la composition »
Il est difficile de respecter les bonnes proportions et distances lorsqu'on dessine en grand format. Afin de s'assurer que l'on crée la composition comme souhaité, il ne faut d'abord dessiner que les éléments de base.
Voici comment faire : regardez la feuille de papier et décidez où sera le bord externe du dessin. Esquissez-le très, très légèrement. Puis, esquissez les grands traits des éléments à l'intérieur, toujours très légèrement. Vous êtes sensé finir avec un dessin " fantôme ", tellement subtil qu'il est presque invisible, mais cela devrait suffire pour voir si votre composition est bien mise en place.



La règle des tiers
Probablement vous en avez déjà entendu parler mais je ne peux pas passer au-dessus de cette règle dans un article sur la composition. Il y a beaucoup de règles que l'on peut suivre sur ce sujet, mais à mon avis, la règle des tiers est la plus simple et universelle.
Pour suivre la règle, il faut diviser (physiquement ou mentalement) l'illustration en trois parties horizontales et trois parties verticales. Les points où se croisent les lignes sont, selon la règle, des points focaux naturels à nos yeux. Placez-y les éléments les plus importants, les éléments que vous voulez que les gens regardent en premier.



Cette règle nous indique aussi quelles compositions il faut éviter. Par exemple, suivre «la règle des moitiés » est assez intuitif, mais ses compositions manquent d'intérêt dans le meilleur des cas et prêtent à la confusion dans le pire.



Les couvertures des livres utilisent souvent la règle des tiers à leur avantage. Vous pouvez apprendre à créer celles-ci avec nos tutoriels.
Nouveau Cours : Création d'une couverture d'un livre fantastique
Création d'un super effet d'image à l'intérieur d'une image dans Adobe Indesign
Comment créer la couverture d'un livre de fiction historique dans Adobe InDesign



Attribution de poids aux éléments de l'illustration
Beaucoup de facteurs affectent la composition. Comment les gérer tous ? On peut utiliser une balance métaphorique pour les peser.
Il y a trois principaux types de poids en composition : espace négatif, espace positif et points focaux. L'espace positif est le propre dessin. L'espace négatif est la surface en dehors du dessin (il n'est pas nécessairement un espace vide — il peut être simplement le ciel) Les points focaux sont les parties que vous voulez que les gens regardent.



Une composition intéressante repose sur l'équilibre de ces poids. Cet équilibre a aussi beaucoup de nuances, toutes basées sur les éléments de contraste. Dans un dessin "linéaire", on se soucie surtout de la taille. Si vous utilisez des ombres, l'ombrage sera encore plus important.
Voyons comment le gérer. Voici un élément placé dans un point focal décrit par la règle des tiers. La composition est déséquilibrée, parce que ce n'est qu'un élément minuscule par rapport à un énorme espace vide. L'espace positif et le point focal sont identiques ici.



Ajouter un autre élément similaire à n'importe quel autre point focal ne résoudra pas la situation, parce que cela bloque le spectateur à l'intérieur de la zone centrale décrite par les points focaux. Par conséquent, une composition centrale ennuyeuse est créée.



Pour équilibrer l'espace négatif, il vaut mieux le faire un peu moins négatif. Il s'agit de séparer l'espace négatif et positif à proximité des points focaux de la règle des tiers.



Lorsque l'espace positif l'emporte sur l'espace négatif, ce dernier peut devenir un point focal.



N'importe quel élément de contraste peut servir à équilibrer la composition. Au fait, il s'agit d'atteindre une quantité appropriée de contraste pour régler toute cette affaire d'équilibre. Donc, pour le faire plus intuitif, pensez à un cadre à contraste faible comme arrière-plan et ajoutez quelque chose qui contraste afin d'obtenir une composition complète.



Perspective
La composition est une question de relation des éléments, mais il y a un élément au-delà du cadre : le spectateur. Si on l'inclut dans la composition, on atteindra un autre niveau plus profond de relation.
Lorsque le spectateur regarde une image, il peut s'y voir — il n'a besoin que de quelques indices de votre part pour trouver sa position. La perspective peut vous aider là. L'astuce c'est de placer quelque chose proche de la "caméra" pour accentuer sa position.
Plus une chose est proche de nous, plus elle est grande. Donc, si dans votre composition il y a une version énorme de quelque chose qui a typiquement une taille normale, cela veut dire qu'elle est proche du spectateur. Tout le reste est loin d'elle, ce qui crée une impression de profondeur.



La perspective peut améliorer aussi une composition si on inclut une sorte d'indicateur de l'échelle. La plus claire est une silhouette humaine, mais on peut se servir aussi d'animaux ou arbres pour ce faire. Si c'est fait correctement, l'échelle deviendra un élément supplémentaire de la composition.



Emploi d'un miroir
Même lorsque connait tout sur la composition, il est facile d'en perdre la notion après des heures de travail sur la même oeuvre. On commence à la voir seulement comme « quelque chose que j'ai déjà vu » et on ne la sent pas comme si c'était quelqu'un qui la voit pour la première fois.
Pour prendre ses distances et la regarder avec de nouveaux yeux, il faut changer sa perspective de temps en temps pour forcer le cerveau à se réadapter. Dans l'art digital, la façon la plus facile est de pivoter l'image horizontalement. Dans l'art traditionnel, on peut tourner la feuille de papier ou utiliser un miroir. Il convient de le faire souvent pour conserver la vision fraîche.



Recadrer l'image
Une fois l'image finie, s'il y a toujours un truc qui ne va pas, il y a une dernière chose que l'on peut faire. En changeant le cadre — sa taille ou ses proportions — on peut réaligner les points focaux et améliorer la composition considérablement.
Dans l'art digital, on peut toujours utiliser une sorte d'outil de recadrage. Dans l'art traditionnel, on peut soit utiliser un couteau à lame rétractable, soit faire une photo de l'illustration en la recadrant convenablement, soit utiliser un cadre qui ajoutera un peu d'espace négatif et recouvrir les parties que l'on ne veut pas voir.



Développer l'intuition
La théorie est la théorie, mais en fin de compte, toutes ces connaissances doivent finir par faire partie de l'intuition — on s'en sert sans penser. Pour développer l'intuition, il convient d'ajouter un pas supplémentaire à l'appréciation d'une oeuvre. Il s'agit d'essayer de comprendre pourquoi une oeuvre est si belle, trouver les éléments de la composition et chercher à deviner les décisions que l'artiste a prises.
L'intuition peut aussi se développer rien qu'en étant exposé à l'art de qualité. Comme ça vous comparerez vos compositions avec celles que vous avez vues sans même être conscient que vous le faites. Cependant, le mieux c'est de combiner l'intuition et les connaissances.
Conclusion
Après vous avoir expliqué toutes ces règles, je dois ajouter la plus importante : l'art n'a pas de règles. On aime certaines images, certaines compositions et on ne sait pas toujours pourquoi. Les artistes essaient de créer quelques règles d'or qui seront utiles la plupart du temps, mais on peut finalement dessiner une oeuvre fantastique en les brisant toutes.
Vous pouvez vous servir des règles de composition pour découvrir ce qui ne va pas dans votre image, mais elles ne vous indiqueront pas exactement comment le corriger. Expérimentez, gardez les yeux ouverts et créez avec le cœur. N'ayez pas peur de commettre des erreurs — on apprend d'eux aussi !
